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Des familles de condamnés à mort à Singapour ont exhorté lundi 9 octobre le gouvernement de la ville-État à imposer un moratoire sur la peine capitale, après la reprise l’an dernier de ces exécutions controversées.
Cinq familles ont demandé à rencontrer le ministre singapourien de la Justice et de l’Intérieur, afin que celui-ci écoute leurs «histoires» et leur «douleur» et puisse voir la situation du point de vue humain, ont-elles indiqué dans un communiqué, à la veille de la Journée mondiale contre la peine de mort.
Guerre contre la drogue
Au moins 16 personnes condamnées pour trafic de drogue ont été pendues depuis que Singapour a repris les exécutions en mars 2022, après une pause de deux ans pendant la pandémie de Covid-19. Parmi elles, Saridewi Binte Djamani, 45 ans, la première femme exécutée à Singapour depuis près de 20 ans, et Nagaenthran K. Dharmalingam, un homme atteint d’un handicap mental dont l’exécution a suscité un tollé.
«Nous sommes ici au nom de nombreuses autres familles… dont les vies ont été dévastées» par la manière «impitoyable et absurde» avec laquelle Singapour mène sa «guerre contre la drogue», ont déclaré les familles de condamnés, en remettant une pétition en ce sens au gouvernement.
Pas d’effet dissuasif prouvé
L’ONU et des groupes de défense des droits de l’Homme et d’autres opposants à la peine de mort demandent également l’arrêt des exécutions, estimant qu’elles n’ont pas d’effet dissuasif prouvé contre la criminalité. L’activiste Kokila Annamalai, du Transformative Justice Collective, juge ainsi qu’un moratoire serait un «premier pas facile» vers une éventuelle abolition, car «il maintient la peine de mort dans les textes de loi et donne au public le temps de débattre et développer une compréhension plus profonde».
Les autorités singapouriennes estiment au contraire que les condamnations à mort contribuent à faire de leur pays l’un des plus sûrs d’Asie. La ville, un prospère centre financier, possède des lois antidrogue parmi les plus répressives du monde, qui prévoient la peine de mort pour le trafic de plus de 15 grammes d’héroïne ou 500 grammes de cannabis.
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